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dystopie

saison 03 photo 11

Nice, musée d'art moderne et d'art contemporain

24 décembre 2022

iPhone 6s

f/2.2 - 1/50e - Iso 32


Photographier, c’est aussi rêver du futur, imaginer des possibilités, des histoires... En voici une :


Les temps avaient bien changé.

Je n’étais plus tout à fait le même, ni tout à fait un autre.

Oui, Nous n’étions plus tout à fait les mêmes… Nos derniers sursauts avaient été vains. Le regard torve d’un ami fidèle, le rai de lumière qui s’évapore instantanément sous la porte d’un voisin quand on tourne la clé de la porte d’entrée. L’ombre fugace qui cherche à épouser la nôtre sur les pavés luisants des rues si souvent désertées. La défiance censurait notre parole, bridait notre spontanéité et notre élan. Des nouveaux États d’Amérique à l’Europe des Nations, des murs et des citadelles s’étaient érigés aux frontières comme dans les têtes. J’aimais me retrouver en ce lieu. C’est là que nous nous donnions rendez-vous. Elle et moi, nous nous connaissions depuis si lontemps. Souvent, le soleil semblait se jouer des nuages et nous offrait ses derniers feux. Nos ombres s’étiraient alors sur le parvis de l'auditorium, encadrées par les colonnes qui soutenaient la grande galerie circulaire du musée. Là, nous pouvions évoquer notre passé, chargé de nostalgiques images et partager librement nos révoltes. Mais ce jour-là, une chape de plomb écrasait toute la cité d'une grisaille poisseuse. J'entendis au niveau inférieur son pas vif comme une urgence. J’essayai de réprimer un frisson comme un pressentiment. Après un regard circulaire et furtif, je levai les yeux et je perçus un flash et une ombre incertaine... (Limoges, 09 janvier 2020)



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© Daniel Hugues, photographies
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